Le Monde Perdu – roman vs film.

Bonjour à tous, aujourd’hui Ar’Kady, votre guide cinématographique continue dans la catégorie monstres préhistoriques. En effet, nous allons continuer notre comparatif d’adaptation pour aborder Le Monde Perdu, la suite de Jurassic Park. Effectivement, comme nous l’avions vu précédemment, le premier film est adapté d’un roman. Qu’en est-il alors du second film ? Et bien une fois de plus Spielberg s’est inspiré de la suite du roman de Crichton pour son film. Voici donc un petit comparatif entre les deux.

/!\ SPOILERS pour le film ET le roman.

Le Monde perdu, de Michael Crichton.

Les origines du roman.

Couverture du roman aux éditions Pocket
Couverture du roman Le Monde Perdu aux éditions Pocket.

Décédé en 2008, Michael Crichton aura publié près d’une trentaine de romans – dont certains sous un pseudonyme. Ses deux derniers romans (Pirates et Micro) seront d’ailleurs publiés à titre posthume.

Il aura en outre participé à une douzaine de films/séries en tant que scénariste ou réalisateur. Et 14 de ses romans au total seront adaptés à la télévision ou au cinéma.

Dernière petite anecdote amusante, lorsqu’en 2002 en Chine une nouvelle espèce fossile de dinosaure a été découverte, les chercheurs l’ont nommée Crichtonsaurus benxiensis. En hommage à l’écrivain qui avait remis les dinosaures au goût du jour…

Sans plus entrer de nouveau dans les détails autour de Michael Crichton, ajoutons simplement que le Monde Perdu est la suite de son roman Jurassic Park. Publié en 1995 il a également servi d’inspiration pour le film du même nom. Ecrit en parallèle de la réalisation du film, le roman voit revenir le personnage de Malcolm pourtant décédé dans le précédent tome. D’une pirouette scénaristique (un coma et une annonce trop rapide du décès), l’auteur réintègre donc le mathématicien. En effet, Spielberg souhaitait en faire cette fois le personnage principal de son intrigue.

Les grandes lignes du roman.

Une fois de plus il s’avérera compliqué ici de faire court tant l’intrigue du roman est assez complexe. Je vais néanmoins essayé de faire au plus simple.

Nous sommes en 1995. Depuis quelque temps, sur les côtes du Costa Rica, d’étranges cadavres d’animaux reptiliens inconnus viennent s’échouer. Richard Levine, un scientifique américain, découvre alors que ces carcasses portent des émetteurs radio comme s’il s’agissait d’animaux d’élevage. Ces derniers proviendraient d’un mystérieux « Site B ». À force de recherches, Levine finit par découvrir que les animaux proviendraient en réalité d’un chapelet d’îles privées appelé « Las Cinco Muertes ». En outre, il apprend que, selon une rumeur, une équipe de généticiens aurait réussi à recréer des dinosaures sur l’une de ces îles. Mais ces derniers ont été obligés de les relâcher dans la nature après un terrible incident six ans auparavant.

Levine tente alors de convaincre le mathématicien Ian Malcolm et l’éthologue Sara Harding de chercher avec lui ce « Monde perdu ». Mais ces derniers ne sont pas convaincus et déclinent son offre. Ayant trouvé la localisation du « Site B », Levine finit donc par s’y rendre par ses propres moyens avec un guide. Arrivé dans la jungle, les deux hommes sont attaqués par des formes de vie indéterminées et ne donnent alors plus signe de vie…

Malcolm découvre finalement que Levine a lancé son expédition et a disparu. Rescapé du « Jurassic Park », Malcolm comprend très vite qu’Isla Nublar n’était qu’une façade. Le fameux « Site B » de Levine serait en réalité l’île-usine sur laquelle grandissaient les dinosaures. Avec l’aide d’Arby et Kelly, deux jeunes étudiants du professeur Levine, il parvient à localiser ce « Site B » sur Isla Sorna. Malcolm monte alors une expédition de secours pour retrouver Levine. Il embarque avec lui Doc’ Thorne et Eddie Carr, deux experts qui ont déjà fourni une partie du matériel emporté par Levine. Arby et Kelly se cachent alors dans la caravane avant le départ de l’expédition et se joignent à eux à leur insu.

Sur Isla Sorna, Malcolm, Thorne et Eddie retrouvent Levine en parfaite santé. Ce dernier est occupé à étudier les dinosaures évoluant en totale liberté dans un équilibre qui semble néanmoins précaire. Dans un gigantesque complexe à l’abandon, ils en apprennent plus sur l’île. Comme le soupçonnait Malcolm, le « Site B » servait d’usine. C’est là que les scientifiques d’Ingen clonaient les animaux et les élevaient avant de les transférer dans le parc. Mais après l’incident, l’île fut également abandonnée et les animaux libérés. Ils y découvrent aussi que le projet semble voué à l’échec en raison de la propagation d’un prion inconnu, le DX, responsable de la mort d’un grand nombre de bêtes. Revenant à la caravane, le groupe découvre alors la présence des deux adolescents.

Dans le même temps,  Sarah Harding, arrivant tout juste pour rejoindre l’expédition, fait la rencontre de Lewis Dodgson, à Puertos Rico. Celui-ci se fait passer pour un ami de Ian Malcolm qu’il compte rejoindre et s’apprête à lever l’ancre pour l’île. Il propose donc à Sarah d’embarquer avec lui et ses hommes. En réalité, Lewis Dodgson, Howard King et George Baselton, travaillent pour Biosyn, l’entreprise concurrente d’Ingen, responsable par le passé du sabotage du Jurassic Park à travers Nedry.  Ils ont, eux aussi, découvert l’île et se rendent sur Isla Sorna pour y voler des œufs de dinosaures. Une fois que le bateau arrive en vue des falaises d’Isla Sorna, Lewis jette Sarah par-dessus bord. Laissée pour morte, le courant la rejette au cœur de l’île…

L’arrivé de la seconde équipe sur l’île va tout faire s’accélérer. Alors que la tentative de vol d’œufs de T-Rex se solde par un échec, que Baselton perd la vie, tandis que Dodgson et King sont séparés, Sarah retrouve Ian. Dans leur fuite, Dodgson et King ont blessé un bébé Tyrannosaure, que l’équipe de Malcolm récupère pour être soigné à bord de leur caravane. Les parents du bébé débarquent alors et attaquent violemment le véhicule. Malcolm se retrouve gravement blessé et mis sous morphine. Dans le même temps, les vélociraptors ont découvert l’affût de Levine où le scientifique, accompagné des jeunes, observait les dinosaures dans les plaines alentours.

Après une haletante course-poursuite pour libérer Arby prisonnier des raptors – où Eddie trouve la mort dévoré par ces derniers, tout comme King – et fuir les T-Rex en colère – qui au passage dévorent Dodgson – le groupe, trouve refuge dans une vielle station essence. Ils découvrent alors stupéfait qu’ils sont entrés sur le territoire des Carnotaures. Et qu’en plus d’être de féroces prédateurs ces derniers ont la capacité de se camoufler au point de disparaître totalement. Finalement, le groupe parviendra à leur échapper via les conduits de maintenance. Ils pourront alors rejoindre la plage et le bateau de l’équipe de Biosyn pour fuir l’île.

Alors qu’ils s’éloignent de l’île, les savants déclarent que les dinosaures sont condamnés à une nouvelle extinction par le DX, lequel se transmet visiblement entre espèces par les Procompsognathus. En effet, selon eux, ces nécrophages via leurs morsures finiront pas contaminer tous les autres dinosaures. Mettant ainsi fin à l’équilibre déjà bancal de l’île.

L’avis perso d’Ar’Kady sur ce livre.

Couverture du roman Le Monde Perdu aux éditions Laffont.
Couverture du roman Le Monde Perdu aux éditions Laffont.

Si l’idée générale du premier livre (hommes versus dinosaures) se retrouve ici, l’histoire reste assez différente. Si l’on y retrouve avec bonheur Ian Malcolm (oui, c’est mon personnage préféré dans cette saga !), les sujets abordés et le déroulement de l’intrigue sont pourtant bien différents. Cette fois ce n’est pas la Théorie du Chaos qui sert de fil conducteur au roman (et de cheval de bataille pour Malcolm) mais le principe d’Incertitude d’Heisenberg, qui indique qu’il est impossible d’étudier une espèce animale ou un biotope sans avoir le moindre impact sur celui-ci. Une fois de plus le roman est donc émaillé ici et là de données et conclusions scientifiques.

De ce fait, le roman est découpé en plusieurs parties, présentées selon un modèle mathématiques. Néanmoins, plus d’itérations, mais des fractales. Qui présentent là aussi le schéma de fonctionnement de l’île et sa dégradation progressive. Les indications scientifiques (écologie, biologie, génétique, chimie…) restent compréhensibles. Elles apportent une fois encore une dimension scientifique et réaliste à l’intrigue. Surtout que, comme pour le premier tome, Crichton reste ici dans l’actualité puisqu’il critique les nouvelles dérives (dénonciation de certains projets dangereux, évolution de la génétique, incompatibilité entre observation et non-impact, écologie…).

Mais en sus d’un aspect scientifique, reste également le côté thriller, haletant et prenant. Cette fois, il ne s’agira pas d’une visite d’un parc de loisirs, mais bien d’une étude sérieuse sur le comportement de dinosaures en totale liberté. Autant dire que dès l’arrivée sur l’île, la tension est à son comble. Néanmoins, l’action met beaucoup plus de temps à arriver. En effet, toute la première partie se concentre sur la recherche du Docteur Levine et de la fameuse île sur laquelle il a pu se rendre. Si cette partie ralenti un peu l’action (et les retrouvailles avec les dinosaures), elle permet néanmoins de prendre le temps de présenter les différents protagonistes de l’histoire. À part Ian Malcolm et Lewis Dodgson, les autres nous sont inconnus.

Passé cette première partie, assez lente mais nécessaire, nous voici de nouveau plongés dans l’action. On y retrouve avec joie une panoplie de dinosaures que l’on avait déjà croisé et quelques petits nouveaux. On redécouvre tout un écosystème, visiblement fonctionnel. Mais très vite, le lecteur, comme les personnages, comprend que quelque chose cloche dans ce monde fermé. Peu à peu les événements s’accélèrent, notamment par l’intervention de l’équipe de Biosyn. La situation s’aggravant au fur et à mesure des pages, génère à la fois chez le lecteur une forte curiosité et une crainte continue. D’autant qu’une fois de plus Crichton ne se gêne pas pour faire disparaître – entre les griffes des dinos – certains personnages.

Cependant, si certaines scènes sont plus violentes et toutes aussi gores que dans le premier tome, la trame générale de cette suite s’avèrent tout de même moins audacieuse et moins sombre que la précédente. Néanmoins, cela ne gâche rien à la lecture puisqu’une fois de plus Crichton nous offre ici du grand art. Et parvient sans mal à nous faire frissonner et craindre le pire…

« Le Monde perdu : Jurassic Park », de Steven Spielberg.

Les origines du film.

Affiche du film Le Monde Perdu.
Affiche du film Le Monde Perdu.

Tout comme le premier film, il s’agit d’une adaptation du roman Le Monde perdu de Michael Crichton paru en 1995.

Ce deuxième volet de la franchise, adapte certaines scènes du premier roman non adaptées à l’écran lors du premier film. Tout comme « Jurassic Park », il est réalisé par Steven Spielberg et sortira sur les écrans en 1997, soit 2 ans après la publication du roman.

Une fois de plus, Michael Crichton sera également aux commandes de ce film.

Les grandes lignes du film.

Quatre ans ont passé depuis le désastre du Jurassic Park sur Isla Nublar. Sur Isla Sorna, une île voisine où les jeunes dinosaures étaient élevés avant d’être envoyés au parc, une famille anglaise pique-nique tranquillement lorsque leur fille se fait attaquer par des Procompsognathus. L’incident révèle alors l’existence des dinosaures au public. Peter Ludlow, le neveu de John Hammond, se sert alors de cet événement pour démettre Hammond de la présidence d’Ingen et prendre sa place. Il veut profiter de sa nouvelle présidence pour sortir des dinosaures d’Isla Sorna. Il a pour but de créer un nouveau parc, directement sur le continent, à San Diego, en Californie.

John Hammond, soucieux désormais de la préservation de cet écosystème exceptionnel sollicite alors Ian Malcolm, rescapé de Jurassic Park pour qu’il prenne la tête d’une équipe de scientifiques. L’objectif de ladite équipe sera de constituer un dossier photo destiné à rallier l’adhésion du grand public pour la protection de l’île et de ses dinosaures, afin de les protéger de la convoitise de Ludlow. Encore effrayé par ce qu’il a vécu sur Isla Nublar, Malcolm refuse. Jusqu’à ce qu’il apprenne que sa petite amie, Sarah Harding est déjà partie pour Isla Sorna depuis 3 jours.

Aussitôt, Ian décide de partir à son secours. Pour cela il regroupe les deux autres scientifiques recrutés par Hammond et fait accélérer le départ. Se joignent donc à lui Eddie Carr, spécialiste du matériel et Nick Van Owen, un photographe. Arrivé sur l’île, il découvre avec stupeur que Kelly sa fille de 13 ans est aussi du voyage, arrivée clandestinement dans le camion laboratoire. Très vite ils retrouvent Sarah, pleinement occupé à son reportage photos. Et tellement exaltée qu’elle ne semble pas se rendre compte du danger dans lequel elle s’est mise.

Dès le lendemain, l’équipe découvre également que Ludlow, a envoyé sa propre expédition composée d’une trentaine de chasseurs, dont Roland Tembo. Son groupe, équipé de moyens techniques sophistiqués, capture des spécimens adultes de toutes espèces pour les importer sur le nouveau parc de San Diego. Ludlow dirige lui-même l’expédition. Nick Van Owen avoue alors qu’Hammond l’avait prévenu qu’une seconde équipe pourrait arriver sur l’île et que même s’il espérait que leur propre équipe ait fini avant leur venue, il avait prévu un plan de secours. Guidé par Nick, Eddie et Sarah vont libérer les dinosaures capturés par Ludlow. Dans la foulée, Nick et Sarah rapportent au camion labo un bébé T-Rex blessé par Roland. Celui-ci souhaitait s’en servir d’appât pour capturer un grand mâle T-Rex.

Tandis que le groupe de Roland et Ludlow se remettent de leur émotions et rangent leur camps saccagé par les dinos en fuite, le camion-labo de l’équipe de Malcolm se fait attaquer par les parents T-Rex venus récupérer leur bébé. Ian, Sarah et Nick ne s’en sortent que de justesse grâce au sacrifice d’Eddie. Ce dernier parvient à empêcher le camion de tomber de la falaise, mais se fera dans la foulée dévoré. L’équipe de Roland et Ludlow arrive alors à son tour pour aider le petit groupe à remonter de la falaise. Dès lors, les deux groupes décident de s’unir. En effet, tout leur matériel de communication s’est trouvé détruit. Leur seule chance consiste donc à rejoindre les locaux d’Ingen pour espérer trouver un terminal de communications fonctionnant encore. Le nouveau groupe se met donc en route.

Au terme d’une éprouvante traversée de l’île – qui verra une bonne partie de l’équipe de Ludlow se faire dévorer par les vélociraptors dont ils ont violé le territoires ou par les T-Rex toujours en chasse – les secours arriveront enfin. Impuissants, Malcolm et Sarah constateront que Ludlow et Rolland sont parvenus à leurs fins. En effet, ils ont capturé le T-Rex mâle et son bébé. Ludlow compte donc les ramener à San Diego pour inaugurer son nouveau parc touristique « le plus spectaculaire au monde ».

À San Diego, les choses tournent mal lorsque le cargo ramenant le T-REx s’écrase sur le quai et que l’animal s’échappe. Une partie du port et de la banlieue portuaire de la ville se retrouvent dévastés par l’animal gigantesque à la recherche de son petit. Ian et Sarah parviendront à ramener le T-Rex sur le navire en l’attirant grâce à son petit. Ludlow refusant d’abandonner ce dernier et son projet de parc, finira dévoré par le bébé T-Rex. John Hammond reprend alors immédiatement le contrôle de la présidence d’InGen afin de reconduire aussitôt sur l’île le T-Rex et son petit.

Le film se conclut sur une interview télévisée de John Hammond. Ce dernier demande que les îles deviennent des réserves naturelles pour les dinosaures et que l’homme ne cherche plus à y intervenir. Il précise que si l’on fait confiance à la Nature, la vie trouvera son chemin.

L’avis perso d’Ar’Kady sur le film.

Affiche du film
Affiche du film Le Monde perdu.

Sans doute moins ambitieux et surprenant que le premier film, ce second opus nous replonge tout de même avec plaisir sur une île peuplée de dinosaures où la mort rode à chaque pas. Comme pour le premier, le côté spectaculaire l’emporte sur la logique et l’aspect scientifique des choses. Néanmoins il offre suffisamment de matière pour parfois surprendre le spectateur. Il lui offre également de très belles scènes de dinosaures évoluant en troupeaux ou dans un cadre de vie libérés de toutes entraves.

Il n’en reste pas moins que ce film est clairement moins ambitieux que le premier. Déjà fini l’effet de surprise général. Cette fois le spectateur sait déjà à quoi s’attendre, que ce soit pour l’animation des dinosaures, pour leur physique ou leur dangerosité. Du coup, l’effet de surprise est moindre. Même si on se retrouve dans des décors qui n’avaient pas été exploités jusque-là : la « plaine des raptors », le complexe abandonné, la fuite par les toits ou encore plus impressionnant, le T-Rex en plein centre-ville.

Du coup, pour arriver à la cheville du premier opus, le film est obligé de jouer sur le sensationnel. Peut-être un peu trop justement.

Qui ira croire qu’une gamine de 13 ans est capable de battre un raptor en faisait des barres parallèles ? Qui  ira imaginer qu’un T-Rex puisse avoir un esprit revanchard au point de laisser de côté son petit pour chasser ceux qui l’ont mis en danger ? Sans parler de cette fin, qui gâche pour moi la fin du film, tant par ses incohérences (qui a tué les membres d’équipage dans la cabine ? Surement pas le T-Rex bien trop gros pour y entrer !) que par ses invraisemblances. Alors certes, comme en témoigne le nom du bateau, le SS-Venture – identique à celui ramenant King-Kong sur le continent – cette fin est un clin d’œil. Mais  concrètement, elle n’apporte à l’histoire rien de plus qu’une bonne grosse dose de sensationnel.

Mais au-delà de tout ça, « Le Monde Perdu : Jurassic Park » offre tout de même, grâce au génie de Spielberg des scènes qui fonctionnent très bien. À l’image de l’attaque des deux T-Rex au bord de la falaise. C’est en effet une séquence efficace où le suspens se fait véritablement sentir, notamment grâce à la mise en scène. Tout comme celle de la traversée des « hautes herbes » visuellement parfaite. Avec simplement les queues des raptors dépassant de l’herbe et les hommes disparaissant les uns après les autres dans une mise en scène angoissante et terrifiante à souhait.

Bref, même si ce film n’arrive pas à la même hauteur que le premier, il reste néanmoins une excellente suite où les dinosaures sont toujours aussi impressionnants et dangereux.

Comparatif : Le Monde perdu versus « Le Monde perdu : Jurassic Park ».

Les points communs.

On trouve très peu de points communs entre les deux, cette fois. Spielberg et Crichton ayant pris des directions très opposées entre leurs deux œuvres. Alors certes, certains personnages comme Malcolm ou Sarah sont bien présents. Mais de simples amis dans le roman, ils passent à « en couple » dans le film. Le Eddie Carr du film est un mix entre le Eddie du roman et Doc’ Thorne. Ce dernier disparaît alors du film, remplacé par Nick. De même si Kelly est bien présente dans les deux œuvres, elle est dans le film la fille de Ian Malcolm, là où dans le roman elle et Arby ne seront que de simples étudiants. Ils se rendront par contre sur l’île de la même manière dans les deux œuvres.

On trouve également quelques morts similaires, comme celle de Dodgson pour le roman et Ludlow pour le film : tué par le petit T-Rex encouragé par son père à prendre sa première leçon de chasse.

Le seul autre gros point commun entre film et roman, concerne les T-Rex. Dans les deux cas, leur bébé sera enlevé/blessé, récupéré par l’équipe de Ian pour être sauvé et ces derniers se trouveront attaqué de la même manière par les T-Rex pour récupérer leur petit.

Au-delà de ça, le reste de l’intrigue et des péripéties sont totalement différents.

Les divergences.

Affiche du film Le Monde perdu.
Affiche du film Le Monde perdu.

Pour ce qui est des divergences, vous l’aurez donc constaté en lisant les deux résumés, elles s’avèrent très nombreuses. En effet, le film tourne autour d’un groupe souhaitant sortir les dinosaures de l’île alors qu’un autre tente de les en empêcher. Le roman, lui, tourne autour du sauvetage d’un scientifique téméraire et d’une étude du biotope de l’île. Si vous avez lu les deux résumés vous avez déjà pu constater ces différences de scénario par vous-même. Aussi je ne reviendrais pas dessus.

Je me contenterais de rappeler qu’à la fin du premier roman, Hammond étant mort, Ingen a mis la clef sous la porte. De ce fait, personne n’a entendu parler d’Isla Nublar et des dinosaures. D’où toutes cette première partie sur les recherches de Levine, puis de Malcolm pour tenter de trouver le site B. Dans le film, à l’inverse Ingen – et Hammond – existent toujours. John, bien que n’ayant plus le contrôle, envoie directement et sans avoir besoin de recherches, l’équipe sur Isla Sorna.

D’ailleurs, l’île est très différente entre les deux œuvres. Dans le film, il s’agit d’un écosystème fleurissant. Les espèces y vivent plus ou moins en harmonie, ne sortent pas de l’île, ne présentent aucune maladie – malgré la solution lysine – et vivent tranquillement. Dans le roman, il est clair dès le départ que l’équilibre de l’île est plus que précaire. Beaucoup de dinosaures sont trouvés morts, une maladie se propage, les prédateurs sont trop nombreux… Exit dans le film le problème du DX et de l’éventuelle fuite des dinosaures (ou de leurs cadavres) hors de l’île.

Le roman, à l’inverse du film, nous offre également de nombreux rebondissements. Comme l’apparition des Carnotaures, que l’on avait pas vu venir. Ou « l’enlèvement » d’Arby par les raptors. En outre, l’ambiance est par moment plus sombre et angoissante sur certaines scènes. Notamment lors de l’attaque du camion par le T-Rex – qui bien qu’impressionnante dans le film ne vaut pas celle du roman. Et qui se passe en même temps que l’attaque du mirador par les raptors. Toujours aussi coriaces et vicieux que dans le premier opus.

Alors, roman ou film ?

Couverture du roman Le Monde Perdu aux éditions Pocket.
Couverture du roman Le Monde Perdu aux éditions Pocket.

Une fois encore la différence essentielle entre le film et le roman tient au côté scientifique.

Si dans le premier il s’agit de faire avant tout un reportage photos pour gagner l’opinion du public, cela devient très vite une simple « bagarre » entre deux équipes et une expédition de survie. Dans le roman, il est avant tout question de comprendre ce qui entraîne la mort des dinosaures. Et surtout de voir si l’écosystème sur l’île est viable. Ce qui entraîne de nombreuses digressions de Ian (surtout lorsqu’il se retrouve à nouveau sous morphine) à propos fait qu’il est impossible de ne pas influencer un écosystème fermé en s’y rendant pour l’analyser. Ainsi une fois de plus, Crichton lancera une vive critique de la société actuelle et de ses dérives. À l’inverse le film restera bien plus sage puisque n’abordant pas réellement d’aspect scientifique.

En outre, là où le film nous plonge directement dans l’aventure avec l’opération de secours pour Sarah, le roman met bien plus de temps à démarrer. Les premières parties, surtout scientifiques, peuvent être lentes voir lourdes pour certains lecteurs. Même si cela permet la mise en place du contexte. De la même manière, le film offre plus de sensationnel, avec une mise en scène axée sur les dinosaures. Là où le roman continue de jouer sur le suspense et le gore. En effet, une fois de plus le roman s’avère bien plus violent et gore que le film en lui-même. Bien plus angoissant aussi, notamment sur quelques scènes avec les vélociraptors. Ces derniers s’avèrent bien plus futés et déterminés dans les romans que dans les films.

En outre le roman nous épargne la fin à la King Kong, voulue volontairement par Spielberg. Celle-ci n’apporte pas grand-chose à l’histoire à part du sensationnel, encore et toujours pour pallier au manque de suspense…

Personnellement, j’étais, là aussi, assez jeune quand j’ai découvert le film. J’ai néanmoins retrouvé avec joie Malcolm, mon personnage préféré de la saga. Cependant, comme pour le premier tome, j’ai eu un véritable coup de cœur pour le roman. Il reste bien plus prenant et surprenant que le film en lui-même. Il nous permet en outre de nous interroger nous-même sur quelques principes scientifiques évoqués

Pour conclure.

Couverture du roman
Couverture du roman Le Monde Perdu.

Encore une fois, le but ici était de faire un petit comparatif « rapide » entre film et roman. L’objectif était également de présenter ce dernier lui aussi – comme son prédécesseur – sans doute moins connu que le film.

De plus, ce roman se trouve lui aussi à l’origine de certaines scènes reprises dans les autres films. Ainsi, si la scène d’intro du film – l’attaque sur une petite fille – a été reprise de l’intro du premier roman, l’existence de dinosaures carnivores capables de se camoufler totalement sera reprise dans « Jurassic World » à travers l’Indominus-Rex. Par ailleurs, « Jurassic World » et « Jurassic World : Fallen Kingdom » sont les deux seuls films à reprendre l’idée du roman disant que les dinosaures crées à Jurassic Park sont totalement faux. En effet, ils sont modifiés génétiquement dès le début pour être plus sensationnels et correspondre aux attentes du public. Une idée pourtant abordée dès le premier roman. Mais qui mettra néanmoins bien plus de temps à émerger dans les films.

En conclusion, je dirais que pour tout fan de dinosaures le film reste un incontournable. Il faut l’avoir vu au moins une fois dans sa vie. Mais pour les amateurs de thriller, pour ceux qui aiment frissonner ou pour les amoureux des dinosaures, je vous conseille fortement de tenter l’expérience avec le livre. Vous ne serez pas déçu !

Enfin, je vous rappelle qu’il ne s’agit ici que d’une analyse comparative découlant de l’avis personnel d’Ar’Kady, votre guide cinématographique. Vous êtes parfaitement en droit d’avoir une opinion différente, que ce soit sur le film ou le roman. N’hésitez donc pas à en débattre – en restant courtois bien sûr – dans les commentaires. Ils sont là pour ça ! Pour finir, si vous avez vu/lu les deux, n’hésitez pas non plus à voter pour votre favori dans le sondage.

 

« On ne vient pas dans un endroit peuplé de poulets venimeux sans être sûr que les hicules tiendront le coup. »
– Eddie Carr, Le Monde Perdu, roman (1995)

Sources

Le visionnage du film « Le Monde Perdu : Jurassic Park » bien sûr et la lecture du roman Le Monde Perdu.

Ainsi que :
– 
le site Jurassic-park.fr, qui regroupe pas mal d’info sur cet univers, offre un bon résumé du film  accompagné d’un comparatif scène par scène entre le film et le roman.
– la page wikipédia du roman et la page wikipédia du film, toutes deux particulièrement bien détaillés et présentant là aussi un excellent comparatif entre les deux œuvres en plus de fournir d’excellents résumés qui m’ont bien servi pour les miens.

3 réponses sur “Le Monde Perdu – roman vs film.”

  1. j adore les films , je me vois pas lire des histoire de dino vu que j ai grandi avec les image ( documentaire et livre imager) , on est impressionner par leur apparance je doute que le livre me donne cette fascination admiration et frisson .
    mon fils de 5 ans é devenu accro aux saga jp et jw, et veut tout sur les dinos donc pour sa collection j ai acheter les 2 romans , pas encore lu mais vu les divergence et ton avis , j ai bien envie de me lancer

    1. Hello Ethan,

      j’adore aussi les films, mais les romans sont bien différents. L’ambiance n’est pas du tout la même et très sincèrement, j’ai bien plus eu peur en lisant le roman que devant le film, je t’assure que le frisson est bien présent pendant la lecture !

      Si jamais tu te lance à les lire, n’hésite pas à revenir nous dire ici ce que tu en auras pensé. En tout cas, merci pour avoir laissé un mot sur cet article.

  2. N’ayant pas eu l’occasion de lire les livres, c’est très interessant de pouvoir en découvrir le contenu dans cet article ! Concernant le film j’ai tendance à oublier la seconde partie avec le retour des T-Rex en ville, c’est en revoyant le film que je me rappelle à chaque fois que cela fait parti intégrante de l’intrigue. Ce n’est pas ma partie préférée. J’apprécie plus particulièrement les scènes dans la plaine des raptors ou encore la scène avec les T-Rex en bord de falaise, pour le reste je trouve dommage que le gros de l’intrigue soit toujours tournée de manière à avoir les « gentils » scientifiques versus les « mauvais » scientifiques. Je trouve que cette intrigue devient assez classique dans les Jurassic World également. J’aime assez l’idée du livre de présenter les choses de manière plus scientifiques, et le fait que l’humain fait des erreurs. C’est plus subtile que de ramener des dinosaures en ville ou que de modifier les gênes de manière extrême comme pour l’Indominus. Le spectaculaire est trop souvent mis en avant au détriment du reste dans les dernières oeuvres, le premier opus était plus sobre à ce niveau et fonctionnait mieux à mon sens.

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