The Witcher - Des livres, aux jeux vidéos

The Witcher – Des livres, en passant par les jeux vidéo, quel contexte pour la série Netflix à venir ? (1/2)

Je ne suis pas scénariste et ne bosse pas pour Netflix. Je n’ai pas d’actions chez CD Projekt, mais on peut dire que je suis une grande fan de l’univers ensorcelant d’Andrzej Sapkowski. Avec l’arrivée de la série proposée par Netflix, je me suis dit qu’un petit tour d’horizon de ce que représente The Witcher à ce jour ne pouvait pas faire de mal en commençant par l’oeuvre originale, c’est à dire les livres. Nous aborderons ensuite les incontournables jeux vidéo ainsi que les adaptations beaucoup moins connues … Un second article abordera le challenge de Netflix et plus personnellement mes attentes quant à l’adaptation à venir, avec un récapitulatif des différents rebondissements qui ont déjà secoué la toile.

Il ne s’agit ici que de mon avis personnel, merci d’en prendre note 😀
Je ne rentrerais pas dans les détails des contenus des romans dans cet article, ni dans le détail des personnages pour éviter tout spoiler !

À l’origine,
Les Livres d’Andrzej Sapkowski

C’est en 1986, à l’occasion d’un concours organisé par un magazine polonais, que Le Sorceleur voit le jour sous la forme d’une première nouvelle sortie tout droit de l’imagination d’Andrzej Sapkowski. Finalement l’auteur continuera son œuvre quelques années plus tard en créant un univers à part entière dans lequel les aventures du Sorceleur Geralt de Riv vont prendre vie.

L’œuvre d’Andrzej Sapkowski se décline en neuf volumes que l’on découpe généralement en deux. Les recueils de nouvelles qui introduisent l’univers du Sorceleur, ainsi que certains éléments important de la Saga. De l’autre côté les romans constituants ce que l’on appelle la « Saga du Sorceleur » qui se penchent plus précisément sur les épopées vécues par Geralt de Riv et Ciri.

Toutes ces aventures se déroulent dans un univers médiéval-fantastique assez sombre, assorti d’un bestiaire composé de monstres en tous genres. Le métier de Geralt, en tant que sorceleur, est de s’en débarrasser. Publiée en Pologne dans les années 1990, c’est seulement à partir de 2003 que la première édition Française voit le jour. Il faut cependant attendre 2008, soit un an après la sortie du premier jeu vidéo, pour que la suite de l’œuvre soit finalement traduite.

  • Le Dernier Vœu (Bragelonne 2003 ; Milady 2011) – Recueil de nouvelles
  • L’Epée de la Providence (Bragelonne 2008 ; Milady 2011) – Recueil de nouvelles
  • Le Sang des Elfes (Bragelonne 2008 ; Milady 2011) – Saga Tome 1
  • Le Temps du Mépris (Bragelonne 2009 ; Milady 2011) – Saga Tome 2
  • Le Baptême du Feu (Bragelonne 2010 ; Milady 2012) – Saga Tome 3
  • La Tour de l’Hirondelle (Bragelonne 2010 ; Milady 2012) – Saga Tome 4
  • La Dame du Lac (Bragelonne 2011 ; Milady 2012) – Saga Tome 5
  • Quelque chose s’achève, Quelque chose Commence (publié en 2000 en Pologne uniquement) – Recueil de nouvelles
  • La Saison des Orages (Milady 2015)

Un peu, beaucoup de désordre…
Dans quel ordre faut-il lire les livres ?

La numérotation des tomes peut varier d’un éditeur à l’autre. Certains séparent les recueils de nouvelles de la saga, d’autres conservent l’ordre de parution original, ce qui peut vite nous embrouiller. Généralement, les recueils de nouvelles sont considérés comme étant les tomes 1 et 2 et on obtient donc finalement une numérotation assez simple des tomes de 1 à 7. Le volume 8 n’étant pas publié en France et La Saison des Orages étant non numéroté…

Bragelonne a proposé en octobre 2018 une Edition Collector qui permet d’y voir un peu plus clair. Celle-ci change l’ordre des livres en proposant de regrouper, cette fois, les œuvres de manière chronologique ! On obtient ainsi deux volumes :

  • Le Sorceleur : Les Origines (Le Dernier Vœu, L’Épée de la providence et La Saison des orages)
  • Le Sorceleur : Le Lionceau de Cintra (Le Sang des elfes, Le Temps du mépris et Le Baptême du feu, La route sans retour)

Si vous avez à cœur de lire les histoires dans leur ordre chronologique, le classement de l’Edition Collector est idéal. Il est lié au fait que certaines histoires entre la saga et les recueils de nouvelles ne se suivent pas.

On peut donc commencer la lecture avec les recueils Le Dernier Voeu et L’Épée de la Providence qui contiennent plusieurs nouvelles concernant la genèse de l’histoire avec Ciri et Yennefer, et qui se situe avant le début des événements de la « Saga ». C’est donc intéressant pour mettre un premier pied dans l’univers du Sorceleur. L’essentiel se joue ensuite sur le reclassement de La Saison des orages, qui est d’avantage considéré comme le Tome 1.5. Il s’agit effectivement d’un roman assez indépendant dont l’action se déroule en parallèle du premier recueil Le Dernier Vœu.

L’intérêt de cette Edition Collector est également de pouvoir lire du contenu inédit avec – enfin – la traduction française de la nouvelle La route sans retour ! Cette nouvelle, initialement contenue dans le recueil de nouvelles Quelque chose s’achève, Quelque chose Commence n’a pas un lien direct avec la « Saga du Sorceleur », mais elle apporte des informations complémentaires liées à Geralt, ce qui n’est pas inintéressant. Enfin, la nouvelle Quelque chose s’achève, Quelque chose Commence du recueil éponyme n’est pas proposée dans l’Edition Collector. Andrzej Sapkowski ayant écrit la nouvelle en 1992, bien avant la Saga, il a lui même déclaré son contenu hors-canon. Les autres tomes ne sont pas prévus dans cette Edition Collector mais il faut bien entendu conclure la Saga avec la lecture de La Tour de l’Hirondelle et de La Dame Du Lac

L’auteur quant à lui conseille de commencer par les premiers recueils, puis les cinq volumes de la Saga et de terminer par La Saison des Orages, soit l’ordre de sortie des tomes. À titre personnel étant donné qu’Andrzej Sapkowski ne donne quasi, aucunes indications temporelles dans les livres, je préfère choisir l’ordre chronologique. Mais c’est à vous de décider.

 Amis lecteurs ou futurs lecteurs, vous voici donc briefé sur les subtilités chronologiques des livres ! Parlons maintenant des jeux vidéos.

La révélation,
Les Jeux vidéo de CD Projekt

L’oeuvre d’Andrzej Sapkowski connaît un succès exceptionnel en Pologone, rivalisant avec les ventes de Tolkien. Février 2002, CD Projekt, leader sur le marché polonais des logiciels sur CD-ROM, lance en interne le développement du jeu The Witcher. L’éditeur, signe alors un accord avec l’auteur Andrzej Sapkowsk afin de fonder le jeu sur ses livres et de créer leur propre histoire.

  • The Witcher (2007), The Witcher : Enhanced Edition (2008)
  • The Witcher 2 : Assassins of Kings (2011)
  • The Witcher 3 : Wild Hunt (2015)
    • Extension – Hearts of Stone (2015)
    • Extension – Blood and Wine (2016)
  • Gwent : The Witcher Card Game (2018)

Aux origines, The Witcher

The Witcher (2007) est le tout premier jeu sorti par le jeune studio de développement polonais CD Projekt jusqu’alors inconnu dans le domaine du jeu vidéo. Plutôt bien salué par la presse numérique à sa sortie, le jeu passait le cap du million d’exemplaires écoulés un an plus tard. En 2010 le jeu a été intégré à l’ouvrage 1001 Video Games You Must Play Before You Die, de Tony Mott preuve de son succès croissant. Au-delà de son univers, des personnages, du bestiaire et de l’ambiance des différents lieux inspirés des livres d’Andrzej Sapkowski qui a particulièrement été apprécié par les joueurs soutenu par un rendu graphique très bon, c’est aussi par son aspect technique que le jeu a su séduire. Le gameplay est innovant pour un RPG puisqu’il offre la possibilité de choisir entre différents styles de combat.

On a également le choix entre deux épées, l’une en acier et l’autre en argent plus adaptée aux combats contre les monstres. Le joueur peut également profiter de l’exploration de la carte pour ramasser différents ingrédients nécessaires pour la fabrication d’huiles ou d’élixirs qu’il pourra utiliser afin de mieux se préparer et améliorer son efficacité dans les combats à venir. Le jeu propose ainsi un contenu mature et sombre agrémenté d’un scénario riche en rebondissement où le joueur sera pris à parti, puisqu’il aura tout au long des 5 chapitres, différents choix à faire.

L’histoire d’un succès grandissant

Un an plus tard le studio propose The Witcher : Enhanced Edition. Une version améliorée du premier opus comprenant de nombreux ajouts dont deux aventures inédites. Un patch qui est gratuit pour les acheteurs de la version précédente, ce qui n’est pas sans ravir les joueurs. Nous voici en 2008, et c’est cette même année justement que l’édition des tomes reprendra en France sous la houlette de Bragelone qui avait publié Le Dernier Vœu en 2003.

Le second opus, The Witcher 2, sortira 4 ans plus tard. Dans la même veine, le jeu propose globalement les mêmes systèmes, mais retravaillés. L’histoire toujours originale, se déroule après les événements de la saga de l’œuvre originale. L’avis du joueur sera toujours aussi important, voire plus, puisqu’il pourra tout comme dans le premier opus influer sur l’histoire au travers des dialogues. Si le premier jeu n’imposait pas de camp à choisir, il n’en est pas de même pour ce second opus où le joueur se voit proposer deux branches bien distinctes offrants ainsi deux intrigues indépendantes.

Le studio a d’ailleurs bien pensé ce système de choix multiples puisque les conséquences sont souvent tardives, ce qui implique pour le joueur de ne pas pouvoir faire de retour en arrière facilement en rechargeant sa sauvegarde précédente. Il faut donc apprendre à vivre avec les conséquences de ses choix et de ses actes. Le nouveau système de « conversations chronométrées » utilisé dans certaines parties clés du scénario, oblige par ailleurs le joueur à faire des choix dans un certain laps de temps. Ce système serra d’ailleurs conservé par la suite.

The Witcher 3: Wild Hunt, Game Of The Year 2015

Viens enfin la sortie en 2015 du dernier jeu de la série, The Witcher 3: Wild Hunt. Ce 3ème volet s’ancre de manière plus traditionnelle dans la ligné des Action-RPG puisqu’il se déroule cette fois-ci dans un monde ouvert, ce qui n’était pas le cas des jeux précédents. Le joueur aura toujours un rôle primordial puisqu’il sera amené à faire des choix dont dépendront l’évolution et la fin du jeu, dotée par ailleurs de 3 épilogues. On découvre également de nouveaux personnages, étonnement absents des premiers volets comme Ciri et Yennefer, deux figures emblématiques des livres.

Cette fois l’intrigue sera centrée sur un choix de romance entre Triss Merigold rencontrée dans les premiers jeux, et la magicienne Yennefer, fraîchement débarquée. C’est au travers de cette romance que l’éditeur à d’ailleurs attisé la curiosité de ceux qui n’avaient pas lu les romans, curieux de connaître l’histoire telle que présentée dans les livres. Le jeu propose plus de 200 h de jeu, quêtes principales et secondaires incluses et il ne faut pas moins d’une demi-heure à cheval pour traverser toute la carte ! 

Il comptabilise aujourd’hui 16 DLC (contenants armures, tenues, quêtes supplémentaires) ainsi que deux extensions qui viennent ajouter plus de 35h de jeu avec de nouvelles régions. Le jeu reçoit le label Game Of The Year en 2015, et l’éditeur sortira en 2016 une version spéciale incluant justement le jeu de base, et l’ensemble des contenus additionnels (DLC et extensions). C’est donc à ce jour la version qu’il est conseillé d’acheter si vous souhaitez y jouer.

Le jeu a d’ailleurs été promu par des trailers exceptionnels qui valent le détour ! Avec un vrai coup de cœur pour « The Trail » et « A Night to remember ». Des cinématiques réalisées par Tomek Baginski au sein du studio Platige Image. Un homme que l’on retrouve d’ailleurs à ce jour comme producteur exécutif de la série Netflix «The Witcher».

Une adaptation à quelques infidélités près…

Bien que produit avec l’accord de l’auteur des livres, on ne retrouve pas la trame des livres dans les jeux puisque CD Projekt a fait le choix de créer sa propre histoire qui sera donc située après la fin de la saga littéraire. Proposant alors un contenu inédit, le studio prend cependant soin de respecter méticuleusement les détails de l’univers crée par Andrzej Sapkowski. Pour autant le studio ne manque pas de faire référence à son œuvre originale avec des scènes entières du roman reprises dans le jeu vidéo.

Les livres ont donc servi de base pour implanter à la fois un univers riche et des protagonistes charismatiques. Mais si le scénario est une création originale, force est de constater que même les puristes y trouvent toutefois leur compte, qu’il s’agisse de la fidélité envers le bestiaire, les coutumes, les villes, les mœurs ou encore le physique et la personnalité des personnages emblématiques. Quant au gameplay, on peut remarquer que même le choix des armes, des huiles et des potions respecte complètement la philosophie du livre. Le bestiaire et ses indications s’avère ainsi être un allié de choix à consulter pour mieux préparer stratégiquement les combats. Un authentique travail de sorceleur !

Pour autant, le principe de choix et de fins multiples particulièrement apprécié par les joueurs, limite en lui-même la fidélité de l’adaptation en terme de scénarisation. Tout peut ainsi être remis en cause. Pas seulement l’issue de la guerre pour tel ou tel royaume et les rois au pouvoir, mais aussi la mort ou non de certains personnages. Voici par exemple des issues possibles pour des personnages : en fuite, vivant, mort, disparu, assassiné, pourchassé, châtié ou encore, envoûté. Et un royaume peut lui aussi multiplier les fins possibles : être partagé, passer sous la domination d’un autre, rester indépendant, etc. Pour les plus curieux, vous trouverez sur ce wiki les listes impressionnantes des décisions possibles dans The Witcher, The Witcher 2 ou encore The Witcher 3.

C’est LA raison pour laquelle, il est impossible de résumer les jeux simplement tant l’histoire peut varier d’un choix à un autre. C’est également LA raison pour laquelle le jeu prend de très larges libertés vis-à-vis de l’œuvre originale. Mais c’est aussi tout l’intérêt ! Les joueurs devront donc faire des choix, selon leur propre ressenti, offrant à chacun une expérience unique où le joueur devra lui-même définir la frontière entre le bien ou le mal, si tenté que cela soit possible…

Plus qu’une adaptation, une suite ?

Si le studio polonais a habilement contourné les problèmes d’anachronismes en rendant Geralt amnésique au début du premier jeu, il reste difficile de concilier livres et jeux vidéo et de considérer la création de CD Projekt comme la suite des livres. Et cela même si le scénario se positionne après, chronologiquement. D’une part parce que l’auteur ne valide pas cette création comme canon et d’autre part parce que les jeux reprennent à leur guise des pans entier du livre. De grosses incohérences et des doublons viendraient alors s’entrechoquer. À mon sens il faut donc considérer ces œuvres comme complémentaires. Ainsi même si les deux médias se nourrissent l’un de l’autre, ils restent incompatibles entre eux. C’est d’ailleurs le point de vue de l’auteur lui-même qui ne considère pas les jeux vidéo comme canoniques, mais comme une version alternative.

« Vous ne pouvez pas mettre un livre et son adaptation au même niveau, les comparer et les combiner, car ils sont incomparables et déconnectés » – Andrzej Sapkowski

La pomme de la discorde

Si Andrzej Sapkowski n’a pas participé directement à l’adaptation proposé par CD Projekt, laissant le champ libre au concepteur du jeu, ses relations avec le studio polonais se sont tout de même dégradées au fil des ans. L’auteur, non adepte des jeux vidéo, avait plutôt bien salué le talent de CD Projekt à la sortie des jeux. Pour autant dans une interview à la revue polonaise Nowa Fantastyka (La nouvelle fantaisie), l’auteur explique en effet qu’en dépit de sa participation à l’adaptation vidéoludique, il n’est pas totalement content du résultat. Pour lui, “la vraie histoire” de Geralt est celle des livres. L’auteur a ainsi pris ses distances avec l’adaptation des jeux, non sans dénigrer quelque peu le media.

« Un jeu vidéo a un but différent, cela fonctionne différemment. Quelle substance peut-il y avoir dans des lignes de texte lorsque le héros gambade dans la forêt en parlant à un écureuil ? (…) Où est la place pour la profondeur ou le langage soutenu qui permettrait à ces jeux d’élever culturellement ? Il n’y en a pas » – Andrzej Sapkowski

L’auteur a précisé ses propos en expliquant qu’il ne considérait tout simplement pas les jeux vidéo comme un support capable de bien raconter des histoires. Pour lui, « quelqu’un qui connaît Le Sorceleur uniquement à partir de jeux ou d’autres adaptations n’est pas un lecteur, car le lecteur est celui qui lit, ne joue pas ou ne regarde pas. » Vous voilà avertit !

Mais la pomme de la discorde qui a été médiatisé en 2018 concerne d’avantage l’aspect financier du contrat liant Andrzej Sapkowski à l’éditeur du jeu. Remontons en février 2002. CD Projekt n’est alors pas connu dans le domaine du jeu vidéo, The Witcher sera d’ailleurs leur premier jeu. Andreij Sapkowski ne cache pas qu’à l’époque il n’avait pas particulièrement cru dans le succès du jeu.

Mais celui-ci sort en 2007 et la trilogie jusqu’en 2018 et maintenant encore, rencontre un succès fou. N’ayant pas négocié de pourcentage sur les profits des ventes à l’époque, préférant toucher directement ses droits, l’auteur est finalement revenu sur l’accord passé CD Projekt, réclamant près de 14 millions d’euros au studio polonais. Ce dernier a refusé mais a fait savoir qu’il souhaitait « assurer le règlement à l’amiable du litige (afin d’) entretenir de bonnes relations avec les auteurs des œuvres qui ont inspiré (ses) propres créations ».

L’œuf ou la poule

Il est un autre débat que l’on retrouve souvent sur la toile. Quel média a propulsé l’œuvre au succès d’aujourd’hui ? Au risque de fâcher Andrzej Sapkowski qui n’apprécie pas que l’on attribue au jeu le succès des livres à l’international, force est de constater que le lien entre les deux médias n’est pas anodin.

À l’occasion d’une interview réalisée par Waypoint, l’auteur avait confié :

« L’idée, largement répandue par CD Projekt Red, selon laquelle les jeux m’ont fait connaître à l’extérieur de la Pologne est totalement fausse. (…) C’est moi qui ai rendu ces jeux populaires. Toutes mes traductions pour l’ouest – y compris la traduction anglaise – ont été faites avant la sortie du premier jeu. » – Andrzej Sapkowski

Si la Saga du Sorceleur était culte en Pologne et dans l’Est de l’Europe depuis longtemps déjà, il faut reconnaître que les traductions anglaises et françaises ont été bien plus tardives. Traduit seulement en 2008 en France, le jeu The Witcher sorti lui en 2007, fêtait alors déjà son million d’exemplaires vendus. En mars 2018, ils étaient vendus à plus de 33 millions d’exemplaires dans le monde ! Il reste cependant difficile de statuer sur le fait que l’œuvre doive ou non son succès international aux jeux vidéo, mais on ne peut dénigrer l’impact de CD Projekt dans cette réussite. On notera également le fait que la reprise des parutions en langue anglaise ou française coïncide avec la sortie du premier jeu vidéo.

Quant à savoir si elles sont directement liées ou un hasard… On ne peut connaître les motivations des éditeurs, mais on peut tout de même constater la présence des artworks du jeu en couverture des livres afin d’attirer l’attention des joueurs, renforçant l’amalgame entre les jeux et les livres. Andrzej Sapkowski reste assez mitigé sur le sujet. S’il ne nie pas que les jeux vidéo aient pu augmenter ses ventes, il tempère en ajoutant que les jeux lui en ont aussi fait perdre. Quelle part des joueurs lisent le livre, ou quelle part des lecteurs jouent aux jeux ? Cela reste difficile à définir.

Le problème de fond, qui on peut le comprendre touche d’avantage l’auteur, vient du fait que l’œuvre originale est souvent éclipsée au profit des jeux. Il n’est pas rare de voir Twitter s’enflammer au sujet de la série Netflix en comparant les choix fait par la production aux jeux bien plus qu’aux livres. L’auteur avait également fait part de sa déception à ce sujet dans une interview en 2017 au magazine Waypoint dans lequel il expliquait voir venir à lui lors de séances de dédicaces principalement de jeunes joueurs. L’auteur avait ainsi confié :

« Mes livres ne sont pas liés au jeu. Je ne suis pas en train d’écrire des livres basés sur les jeux. (…) CDPR dissimule les origines du jeu. Il est écrit en petits caractères, vous avez besoin d’un microscope pour le voir, que le jeu est basé sur [mes livres]. » – Andrzej Sapkowski

À ce jour, Andrzej Sapkowski peut se rassurer, les livres ne sont plus un secret pour beaucoup de joueurs, qui, s’ils ne les ont pas lu, savent tout du moins qu’ils existent. Mais acceptera-t-il pour autant ces joueurs, fascinés par son univers, venus à lui grâce aux jeux vidéo ?

Les autres adaptations

Je n’ai pas eu l’occasion de les voir, mais on peut tout de même les mentionner pour ceux qui serraient curieux de les découvrir :

  • Wiedźmin (film, 2001)
  • Wiedźmin (série polonaise, 2002)



Un second article sortira prochainement, il abordera le challenge de Netflix et plus personnellement mes attentes quant à l’adaptation à venir avec un récapitulatif des différents rebondissements qui ont déjà secoué la toile !
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Sources

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