Portrait de Nenneke, l’autoritaire et maternelle prêtresse de Melitele

Connaissez-vous vraiment les femmes de caractère qui ont vécues au côté du Geralt ? Voici une série d’articles dédiés aux figures féminines qui ont marqué la vie de notre sorceleur.

Malheureusement absente des jeux vidéo, Nenneke reste cependant un personnage particulièrement importante dans la vie, et surtout dans la survie, du sorceleur. Elle est en effet mentionnée dans à peu près tous les livres, et apparaît principalement dans « Le Dernier Vœu » d’Andrzej Sapkowsk. Elle n’est pourtant que mentionnée dans une conversation du jeu The Witcher 3. Ce qui reste finalement, très anodin. Cet article ainsi est l’occasion de découvrir le caractère autoritaire et maternel de cette prêtresse qui fait partie du cercle très restreint des amis de Geralt.

Portrait de Nenneke

Nenneke est une prêtresse du culte de Melitele, connue pour gérer d’une main de fer le Temple d’Ellander dont elle a la charge, et qui jouit d’une célèbre réputation. Plutôt ronde et de petite taille, Nenneke possède un caractère relativement autoritaire. Ainsi même si son temple se trouve théoriquement sous la juridiction du Duc Hereward, Nenneke vit de manière relativement indépendante. Elle soigne donc les hommes du Duc sur son bon vouloir et n’hésite pas à ignorer ses injonctions lorsque cela ne lui convient pas.

Pour arrondir les angles, Nenneke essaye, dans la mesure du possible, de ne pas être en trop grande contradiction avec la politique du Duc. Possédant les faveurs de la population et fournissant la femme du Duc en aphrodisiaques Nenneke a bien conscience de sa position de force, même si c’est avant tout son caractère qui la guide. Ainsi lorsque que le Duc impose à la prêtresse de congédier Geralt dont la présence dérange les mages et politiques locaux, celle-ci permet au sorceleur de séjourner plus longtemps encore, ce qu’il ne fit cependant pas.

Nenneke forme en son temple de jeunes femmes à devenir prophétesses, sages-femmes, guérisseuses, druidesses, préceptrices ou encore gouvernantes. Pour certaines, il s’agit d’enfants illégitimes de chevaliers et paysannes n’ayant ni leur place à la ferme ni au manoir. En tant de guerre, le temple contribue donc à l’effort de guerre en envoyant au front de jeunes femmes formées pour soigner et veiller les blessés.

Très réputée pour la qualité des soins qu’elle dispense, Nenneke possède une pharmacie universelle d’une très grande richesse composée de nombreux onguents, élixirs et concoctions qui sont d’une très grande utilité au sorceleur. Certaines plantes ne sont d’ailleurs cultivées qu’au temple ce qui en font leur rareté. C’est donc à Ellander que Geralt a pris l’habitude de se ressourcer et surtout de se soigner lorsque ses aventures l’ont suffisamment amoché pour qu’il s’accorde un moment de repos bien mérité (toujours trop court selon la prêtresse, au vue de la gravité des blessures avec lesquelles arrive le sorceleur en général).

Nenneke connaît Geralt depuis qu’il est enfant ce qui nous laisse ainsi déduire qu’elle approche largement la centaine d’année. Malgré toute l’affection qu’elle porte au loup blanc, la mère prêtresse ne badine pas avec les règles morales lorsqu’il s’agit de son culte. Pendant ses différentes cures il est donc strictement interdit à Geralt de rôder aux alentours du sanctuaire. Pour ce qui est de rôder autour des prêtresses cela ne fait ni chaud ni froid à la grande Nenekke. En surprenant  Iola dans le lit de Geralt, elle se contenta ainsi d’annoncer à celui-ci, relativement embêté par la situation : « Tu n’es ni dans un ermitage ni dans un couvent. Tu es dans le temple de Melitele. Notre déesse n’interdit rien aux prêtresses. Ou presque rien. »

La prêtresse joue finalement le rôle de mère et confidente auprès de Geralt même si elle ci refuse, et râle ouvertement à l’idée de lui donner le moindre conseil maternel. A la demande de Triss qui trouve l’apprentissage donné à Ciri à Kaer Morhen peu approprié, Geralt confie alors la jeune fille à Nenekke pour lui permettre de poursuivre des études plus adaptées à l’école du temple.

Si elle apprécie le loup blanc, il en est cependant autrement pour Jaskier, qu’elle ne porte vraiment pas dans son coeur. Pour ce qui est de Yennefer, les deux femmes ont eu quelques mots mais s’entendent relativement bien.

Extraits

Nouvelle – Le Dernier Voeu

– Tu as un invité. (…) Cette fois c’est Jaskier, ton copain, ce vagabond, ce parasite, ce fainéant, ce prêtre de l’art, cette étoile lumineuse de la ballade et de la poésie courtoise ! Comme à l’accoutumée, auréolé de gloire, gonflé comme une vessie de cochon et puant la bière. Tu veux le voir ?
– Bien sûr que je veux le voir. C’est tout de même mon ami !
Nenneke prit un air indigné en haussant les épaules.

…

– Mes profonds respects, vénérable mère, miaula (Jaskier) stupidement. Gloire à la Grande Melitele et à ses prêtresses, sources de vertu et de sagesse.
– Cesse de jacasser, Jaskier ! bougonna Nenneke. Et ne m’appelle pas « mère ». Sache que l’idée que tu pourrais être mon fils me remplit d’horreur.

…

Nenneke tâta la région de la blessure, la nettoya et se mit à jurer. Il connaissait sa manière de faire par cœur, elle avait commencé dès le premier jour et n’omettait jamais de râler à chaque fois qu’elle voyait le souvenir laissé par les griffes de la princesse de Wyzima.
— Quelle horreur ! Comment peut-on se laisser frapper comme ça par une vulgaire strige ? Les muscles ! Les tendons ! Pour un peu, elle te tranchait la carotide ! Par la Grande Melitele, Geralt, qu’est-ce qui t’est arrivé ? Comment se fait-il que tu l’aies laissée approcher si près ? Qu’est-ce que tu voulais lui faire ? La sauter ?
Il ne répondit pas, il se contenta d’esquisser un sourire,
— Ne prends pas cet air bête. (La prêtresse se leva pour prendre un sac de bandages dans la commode. En dépit de son embonpoint et de sa petite taille, elle se mouvait avec grâce et souplesse.) Ce qui s’est passé n’a rien de drôle. Tu perds tes réflexes, Geralt.
— Tu exagères.
— Je n’exagère pas du tout. (Nenneke appliqua sur la blessure un onguent vert qui dégageait une forte odeur d’eucalyptus.) Tu ne dois pas te laisser blesser, or tu l’as fait, et en plus très sérieusement. Et même grièvement. Malgré tes capacités  exceptionnelles de régénération, il va falloir des mois pour que ton cou retrouve toute sa mobilité. Je te mets en garde. Pendant cette période, ne cherche pas à mettre tes forces à l’épreuve en te battant avec un adversaire trop vif.