Portrait de Milva, la jeune et talentueuse archère

Connaissez-vous vraiment les femmes de caractère qui ont vécu au côté de Geralt ? Voici une série d’articles dédiés aux figures féminines qui ont marqué la vie de notre sorceleur.

Milva est l’une des jeunes figures féminines qui suivra Geralt pendant une partie de sa geste. On la rencontre uniquement dans les livres « Le Sorceleur » (Tome 5, 6 & 7) d’Andrzej Sapkowski. Elle ne fait pas d’apparition dans les jeux vidéo.

Portrait de Milva,
alias le Milan ou encore Maria Barring

Milva est une jeune archère que Geralt a rencontré à Brokilone alors qu’il se soigne des blessures infligées par Vilgefortz durant le soulèvement de Thanedd. Elle est, l’un des rares humains à être toléré au sein de la forêt que les dryades gardent férocement. Milva rentabilise son sauf-conduit en ces terres en multipliant  les actions en faveur de la cause des non humains. Véritable agent double, son passe-temps favori est de se faire passer pour une guide locale, lui permettant ainsi de faire tomber les groupes armé de passage dans des embuscades Scoia’tael. Elle ramène également en sécurité chez les Dryades les guerriers non humains blessés dans les escarmouches et les aide à trouver leur chemin dans les forêts en restant à l’abri des soldats. Elle est une incroyable source de renseignements que Geralt sollicitera pour obtenir des informations l’aidant à localiser Ciri. Consciente que sa vie d’agent double finira par être percée à jour (difficile de rendre crédible auprès des soldats son incroyable capacité à réchapper aux embuscades), elle décide, peut être également pour combler son ennui, d’accompagner Jaskier et le Loup Blanc dans leur quête, nouant ainsi avec eux de vrais liens d’amitié.

Milva s’avère être une sentinelle très discrète, d’une grande dextérité au tir à l’arc, relativement en retrait dans le groupe. Véritable ombre furtive, elle s’avère très utile pour garantir la sécurité de la troupe ainsi que pour leur rationnement grâce à ses très grandes compétences à la chasse. Elle gagne le qualificatif par Jaskier de  « charmante donzelle qui tire plus vite que son ombre ». Côté silhouette, Milva est svelte et « bien roulée » (selon Jaskier), qui poétiquement dit « quand elle marche on dirait qu’elle danse ». Son langage par contre est loin d’être gracieux, elle crache et reste volontiers vulgaire quand l’énervement lui monte au nez. Cela s’accentue d’avantage lorsque Milva parle de la guerre et du comportement des soldats du Nord envers les locaux, des comportements qu’elle a malheureusement pu observer à maintes reprises lors de massacres dans les régions environnantes de Brokilone. Milva ne loupe pas une occasion de donner son point de vue, souvent très tranché. Elle possède une répartie relativement cinglante, parfois cynique, notamment lors de sa rencontre avec Géralt où elle tourne en dérision à plusieurs reprises sa quête, qu’elle qualifie de suicidaire.

Notes :

Même si Jaskier sous-entend à Geralt qu’il n’a pas dû s’ennuyer avec elle, il n’existe pas de romance entre elle et le sorceleur. Quant à savoir si elle est éprise du Loup Blanc, c’est difficile à dire.

Extraits

Tome 3 – Le Baptême du Feu – Discussion entre Geralt et Milva au sujet de Ciri.
– Dans trois jours je quitte Brokilone, annonça-t-elle doucement après un très long silence. Le temps que la pleine lune disparaisse, que les nuits s’assombrissent un peu. Je reviendrai d’ici dix jours, avant peut-être. (…) Te prends pas la tête. Je remuerai ciel et terre, mais je découvrirai tout. Si quelqu’un sait quelque chose au sujet de cette demoiselle, tu le sauras aussi.
– Merci, Milva.
– À dans dix jours… Gwynbleidd.
– Je suis Geralt, dit-il en lui tendant la main.
Elle la serra fermement, sans hésitation.
– Je suis Maria Barring.
D’un hochement de tête et l’ombre d’un sourire sur le visage, il la remercia de sa sincérité ; elle savait qu’il l’avait appréciée.
– Sois prudente, je t’en prie. Prends garde à qui tu t’adresses avant de poser des questions.
– Ne te fais pas de soucis pour moi.
– Tes informateurs… Tu leur fais confiance ?
– Je ne fais confiance à personne.

…

Tome 3 – Le Baptême du Feu –  Discussion entre Dijkstra et Ori Reuven, son secrétaire
– Elle est originaire, si je ne m’abuse, d’un village perdu du Haut-Sodden. Elle s’appelle en réalité Maria Barring. Milva, c’est le surnom que lui ont donné les dryades. En Langage ancien, cela signifie…
– Milan, le coupa Dijkstra. Je sais.
– Dans sa famille, ils sont chasseurs de père en fils ; des forestiers. Quand le fils aîné a été écrasé par un élan, le vieux Barring a décidé d’enseigner l’art forestier à sa fille. Quand il s’en est allé, la mère s’est remariée. Hum, hum… Maria ne s’entendait pas avec son beau-père, elle s’est sauvée de la maison. Elle avait alors seize ans si je ne m’abuse. Elle a voyagé dans le Nord, vivant de la chasse, mais les forestiers des barons ne lui ont pas facilité la vie, la pourchassant et la traquant comme un animal. Elle a donc commencé à braconner à Brokilone, et là, hum, hum, les dryades l’ont attrapée.
– Et plutôt que de la zigouiller, elles l’ont recueillie, marmonna Dijkstra. Elles l’ont reconnue comme une des leurs… Quant à Milva, elle leur a témoigné sa reconnaissance. Elle a conclu un pacte avec la sorcière de Brokilone, la vieille Eithné OEil d’argent. Maria Barring est morte, vive Milva…
Combien d’expéditions a-t-elle effectuées avant que ceux de Verden et de Kerack découvrent la vérité à son sujet ? Trois ?
– Hum, hum… Quatre, si je ne m’abuse…

…

Tome 3 – Le Baptême du Feu – Discussion entre Geralt et Milva
– Et voilà, grommela Milva, le hameau va partir en fumée. Dire qu’ils avaient à peine eu le temps de le reconstruire après l’autre guerre. Pendant deux ans ils ont posé les fondements, et en quelques minutes tout est consumé. Il faudrait en tirer la leçon ! (…)
– On prétend que la guerre est une affaire d’hommes, s’énerva Milva. Mails ils n’auront pas pitié d’une femme, il faut qu’ils s’amusent un peu. Et on appelle ça des héros … fils de chiens.
– Tu as bien raison. Mais tu n’y changeras rien.
– Bien sûr que si ! Et je l’ai déjà fait ! En me sauvant de chez moi. J’avais pas envie de balayer la bicoque et de récurer les sols. Et encore moins d’attendre qu’ils arrivent, mettent le feu à la baraque, m’allongent sur le sol et …
Elle n’acheva pas sa phrase, pressa son cheval.